Le Conseil national a rejeté le 12 mars dernier l’initiative populaire «Cleantech» qui demandait que la Suisse se libère progressivement du nucléaire et du pétrole avec, comme première étape, un objectif de 50% d’énergie verte d’ici 2030. Le domaine est important, mais le calendrier est irréaliste ont répondu la majorité des députés.
Je ne veux pas entrer dans la discussion de savoir qui a raison, qui a tord ou quel est le meilleur calendrier, la question est plus fondamentale. L’approvisionnement énergétique est un enjeu majeur de la politique mondiale. Son importance,
loin de diminuer, va aller en grandissant. Si la religion est la première cause de conflits dans l’histoire du monde, le contrôle des ressources énergétiques vient juste après. L’émotionnel qui a fait suite à la catastrophe de Fukushima s’estompe, l’heure est à la réflexion rationnelle.
L’Allemagne qui a été une des premières à tourner le dos au nucléaire se rend compte aujourd’hui que ça va être difficile, coûteux et économiquement incertain. Elle garde l’objectif de 80% de renouvelable en 2050, mais pour combien de temps ? À moins d’un an des élections, les politiques sont sur les dents. En Amérique du Nord, les énergies fossiles vont dominer encore pour longtemps.
Les gisements de pétrole et de gaz de schiste offrent un tel potentiel de ressources que toute réforme est impensable. Même le Québec, royaume de l’hydroélectricité, cesse le développement de ce type d’énergie. Il produit actuellement en excédent, alors plutôt que de remplacer le pétrole par de l’électricité renouvelable, il préfère limiter la production électrique.